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Linum usitatissimum L.

Protologue  
 Sp. pl. 1 : 277 (1753).
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Famille  
 Linaceae
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Nombre de chromosomes  
 2n = 30
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Synonymes  
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Noms vernaculaires  
 Lin (Fr). Linseed, flaxseed, flax (En). Linhaça, linho (Po). Kitani (Sw).
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Origine et répartition géographique  
 Linum usitatissimum est très vraisemblablement issu de la domestication de l’espèce sauvage Linum bienne Mill., plante pérenne à vie courte que l’on trouve en Europe occidentale et méridionale et en Asie occidentale. L’Inde est un important centre de diversité génétique pour Linum usitatissimum, mais ne peut être considérée comme son centre d’origine en raison de l’absence de son ancêtre Linum bienne. Linum usitatissimum a fait partie des premières plantes cultivées dans le Croissant fertile il y a plus de 8000 ans. Il a évolué vers des types à fibres, appelés “lin textile”, et des types à graines oléagineuses, appelés “lin oléagineux”. Les données archéologiques indiquent que la domestication et la répartition initiale du lin cultivé concernaient principalement le lin textile, mais cela peut être dû au fait que les textiles se conservent plus aisément que l’huile. Le lin fournissait les fibres pour les vêtements et les cordages employés par les Sumériens, les Egyptiens, les Grecs et les Romains. Il était commercialisé par les anciens Egyptiens vers 4000 av. J.-C., et on a trouvé des restes de graines dans des villages préhistoriques des Alpes suisses. La teneur élevée en huile des graines était également appréciée, et les momies égyptiennes apportent la preuve de l’emploi de l’huile vers 1400 av. J.-C. La spécialisation est intervenue tôt. Les types méditerranéens et européens ont donné le lin textile, tandis que les types à cycle court adaptés aux climats chauds de l’Asie occidentale, du sous-continent indien et de l’Ethiopie ont évolué en lin oléagineux.
Linum usitatissimum est de nos jours largement cultivé dans de nombreuses régions du monde, y compris dans les tropiques. Le lin textile est cultivé dans les climats tempérés frais et humides, tandis que le lin oléagineux est cultivé sous des climats plus chauds. Les facteurs socioéconomiques influent aussi sur sa répartition ; l’Europe orientale et la Fédération de Russie produisent surtout du lin textile, le Canada et le nord des Etats-Unis surtout du lin oléagineux. En Afrique tropicale, cette dernière production est concentrée dans les hautes terres d’Ethiopie, où le lin oléagineux est cultivé depuis des temps immémoriaux. Aux hautes altitudes, c’est la culture oléagineuse la plus importante après le noug (Guizotia abyssinica (L.f.) Cass.). Le lin oléagineux est également cultivé à petite échelle dans les hautes terres du reste de l’Afrique de l’Est. Le lin textile a été cultivé à l’échelle commerciale au Kenya et en Ouganda.
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Usages  
 Linum usitatissimum est cultivé pour ses graines riches en huile et pour ses fibres libériennes, sous forme de cultures distinctes ou à deux fins. Il existe une longue tradition de consommation de graines de lin, généralement en mélange avec des céréales, en Asie occidentale et sur le sous-continent indien. En Europe et en Amérique du Nord, la graine de lin est aujourd’hui un ingrédient courant dans des aliments diététiques tels que flocons de céréales mélangées ou pain multi-céréales. En Ethiopie, la graine est souvent consommée grillée, écrasée et mélangée avec des épices et un peu d’eau pour être servie avec les pains locaux. On la consomme aussi en soupes, en boissons non alcoolisées et avec une bouillie ou des pommes de terre bouillies.
L’huile prend rapidement un goût rance très déplaisant peu après son extraction des graines pilées, ce qui la rend moins propre à la consommation humaine. Ce phénomène est associé à la teneur élevée en acide linolénique et à une oxydation rapide aux doubles liaisons. L’huile finit par se polymériser pour former un film souple. Elle a trouvé traditionnellement une large application comme huile siccative dans les peintures, vernis et revêtements industriels, comme huile lampante et dans la fabrication de mastic de vitrier, savons, encres d’imprimerie, gommes à effacer et linoléum, ainsi que comme imperméabilisant pour les vêtements imperméables et les bâches. On produit une huile de lin comestible avec un faible pourcentage d’acide linolénique et une teneur bien plus élevée en acide linoléique à partir des cultivars ‘Solin’ ou ‘Linola’ récemment mis au point au Canada et en Australie. Le mucilage des graines est employé en substitut de la gomme arabique comme stabilisateur, liant, gélifiant et agent de suspension dans les aliments. Il a fait l’objet d’un brevet comme substitut du blanc d’œuf. Le tourteau de lin et la farine qui restent après extraction de l’huile sont utilisés comme supplément de protéines et d’acide gras oméga-3 en nutrition animale après élimination préalable des substances toxiques. Ils sont en particulier utilisés pour augmenter la teneur en oméga-3 des œufs de poule et de la viande porc.
Les propriétés médicinales traditionnellement très estimées de la graine de lin ont reconquis depuis peu un intérêt considérable. Les graines elles-mêmes ou leurs constituants biologiquement actifs (fibres alimentaires solubles et insolubles, acide α-linolénique et lignanes) sont employés dans des alicaments destinés à soulager diverses affections telles que troubles digestifs, forte cholestérolémie, maladies coronaires et rénales, problèmes hormonaux et certains types de tumeurs malignes.
Les tissus fabriqués avec les fibres libériennes sont employés pour le linge de maison (serviettes de toilette, serviettes de table, etc.), l’ameublement (rideaux, tissu mural, capitonnage), et les vêtements. Leur capacité élevée d’absorption de l’humidité, leur résistance, leur facilité de lavage, leur excellente tenue de la couleur et leur résistance au rétrécissement les rendent très aptes pour ces usages. Un inconvénient est qu’ils se froissent facilement. La fibre de lin est également employée pour la fabrication de papiers fins tels que papier à cigarettes, papier de dessin, billets de banque, papier d’archives et de sécurité, souvent en mélange avec d’autres pâtes. La fibre de lin employée pour le papier provient de déchets de filature et de tissage, de chiffons de lin, de la fraction courte des fibres libériennes ou des déchets de fabrication de fibre textile de haute qualité (“étoupe de lin”), ou encore de la paille mécaniquement décortiquée de lin cultivé essentiellement pour la graine (“étoupe de lin oléagineux”).
La paille de lin oléagineux est également utilisée dans la fabrication de ficelle, de toile à sac et de panneaux muraux isolants. Le cœur ligneux restant après extraction des fibres est employé dans la fabrication de panneaux de particules ou, en combinaison avec des fibres libériennes, pour la fabrication de papier.
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Production et commerce international  
 La production mondiale annuelle moyenne de lin oléagineux en 2004–2008 a été d’environ 2,2 millions de t sur 2,5 millions d’ha. Les principaux producteurs ont été le Canada (798 000 t), la Chine (407 000 t), les Etats-Unis (268 000 t), l’Inde (174 000 t), l’Ethiopie (136 000 t), la Fédération de Russie (73 000 t), le Royaume Uni (48 000 t) et la France (41 000 t). Les exportations annuelles moyennes en 2004–2008 s’élevaient à 987 000 t avec une valeur de US$ 429 millions. Le Canada était le premier exportateur de lin oléagineux (634 000 t/an), la Belgique étant le principal importateur (plus de 400 000 t) et le deuxième pays exportateur (138 000 t). Les exportations de lin oléagineux à partir de pays en Afrique tropicale étaient négligeables.
La production mondiale annuelle moyenne de l’huile de lin était 648 000 t, les principaux producteurs étant la Chine (139 000 t/an), les Etats-Unis (130 000 t) et la Belgique (112 000 t). L’Ethiopie a produit 46 000 t d’huile de lin par an. Les exportations mondiales annuelles de l’huile de lin en 2004–2008 s’élevaient en moyenne à 226 000 t, avec une valeur de US$ 224 millions. Les principaux exportateurs étaient la Belgique (89 000 t/an) et les Etats-Unis (40 000 t), les principaux importateurs étant les Pays-Bas (43 000 t) et l’Allemagne (40 000 t).
La production mondiale annuelle de lin textile (fibres et étoupe) a été en 2004–2008 de 730 000 t sur 413 000 ha, les principaux producteurs étant la Chine (460 000 t), la France (93 000 t), la Fédération de Russie (50 000 t) et la Biélorussie (47 000 t). Les exportations annuelles moyennes de lin (fibres et étoupe) en 2004–2008 s’élevaient à 210 000 t, avec une valeur de US$ 379 millions. Les principaux exportateurs étaient la France (94 000 t/an) et la Belgique (63 000 t/an), les principaux pays importateurs étant la Chine (89 000 t/an) et la Belgique (32 000 t/an).
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Propriétés  
 Les graines contiennent par 100 g de partie comestible : eau 7 g, énergie 2236 kJ (534 kcal), protéines 18,3 g, lipides 42,2 g, glucides 28,9 g, fibres alimentaires totales 27,3 g, Ca 255 mg, Mg 392 mg, P 642 mg, Fe 5,7 mg, Zn 4,3 mg, thiamine 1,6 mg, riboflavine 0,16 mg, niacine 3,08 mg, folates 87 μg, acide ascorbique 0,6 mg (USDA, 2011). La composition en acides gras de l’huile de lin traditionnelle est la suivante : acide palmitique 5–6%, acide stéarique 4–5%, acide oléique 18–20%, acide linoléique 14–16%, acide α-linolénique 40–60%. Dans l’huile extraite de graines des cultivars ‘Solin’ et ‘Linola’, les teneurs en acide linolénique peuvent ne pas excéder 2%, avec un accroissement concomitant de l’acide linoléique, tandis que le niveau des autres acides gras demeure inchangé.
Le mucilage des graines de lin consiste principalement en fibres alimentaires solubles, qui se composent de polysaccharides, polypeptides et glycoprotéines. La proportion de fibres alimentaires solubles par rapport aux fibres insolubles varie entre 1:4 et 2:3. On attribue au mucilage la réduction notable du cholestérol total et LDL et du glucose sanguin qui est associée à une consommation régulière de graines de lin. Les graines de lin améliorent également les mouvements péristaltiques du tube digestif : le mucilage absorbe de l’eau de l’appareil gastro-intestinal, tandis que les fibres insolubles accroissent le temps de transit intestinal. L’acide α-linolénique est un acide gras oméga-3 essentiel dans l’alimentation humaine. Il intervient pour accroître l’activité des phospholipides liés aux membranes, améliorer l’élasticité des membranes artérielles et réduire les réactions inflammatoires induites par les eicosénoïdes et conduisant à l’artériosclérose et à l’arthrite rhumatoïde. La graine de lin est riche en lignanes végétaux (composés diphénoliques), qui dans le colon sont convertis en lignanes de mammifères. Les lignanes inhibent la prolifération et la croissance des cellules. On a montré qu’ils étaient efficaces contre des cancers sensibles aux hormones en particulier.
Les graines contiennent de la linamarine, glucoside cyanogénétique qui en présence de l’enzyme endogène linase (libérée après broyage des graines) s’hydrolyse pour former du cyanure d’hydrogène, qui est toxique. Un chauffage préalable du tourteau évite l’intoxication cyanhydrique. Les protéines du tourteau contiennent un faible taux de lysine. Le tourteau et la farine de lin sont réputés avoir un effet régulateur sur le système digestif des animaux domestiques, accroître le rendement en beurre des vaches laitières, et rendre plus luisante la robe des animaux de concours.
Enrobé dans le cortex de la tige se trouve un anneau de 20–50 faisceaux de fibres. Chacun de ces faisceaux représente un brin de fibres commerciales. La proportion de fibres dans l’ensemble de la tige sèche est influencée tant par le génotype que par les conditions de croissance, et varie de 28–36%. Chaque faisceau de fibres est constitué par 10–40 cellules fibreuses, qui sont entrelacées dans le sens longitudinal et cimentées les unes aux autres par des pectines. Les cellules fibreuses ont une longueur de ( 1–)10–40(–100) mm pour un diamètre de (5–)10–30(–40) μm, avec un lumen étroit. Elles sont fuselées à chaque extrémité, avec une section circulaire à polygonale. Les cellules fibreuses des génotypes de lin oléagineux ont tendance à être plus courtes et plus grossières, avec un lumen plus étroit. Chimiquement, les fibres se composent de : cellulose 60–85%, hémicellulose 9–19%, lignine 2–15%, pectine 0–9%. Les fibres de lin ont une capacité d’absorption de l’humidité élevée et sont plus résistantes que les fibres de coton, de rayonne et de laine, mais sont moins résistantes que les fibres de ramie. Elles sont douces, lustrées et flexibles, mais pas aussi flexibles ou élastiques que les fibres de coton et de laine. La résistance à la traction, l’allongement à la rupture et le module de Young des fibres de lin sont de 345–1035 N/mm², de 1,3–3,3% et de 27 000–80 000 N/mm² respectivement. Les cellules fibreuses dans le xylème entourant la moelle et la cavité centrale creuse de la plante ont une longueur moyenne de 0,5 mm et un diamètre moyen de 16 μm.
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Falsifications et succédanés  
 Les huiles végétales destinées à la consommation humaine peuvent souvent être substituées entre elles, mélangées ou modifiées par transestérification. En Ethiopie, on mélange une certaine quantité d’huile de lin à d’autres huiles de haute qualité telles que l’huile de noug, de tournesol ou de carthame. Ce mélange a pour but de réduire le risque de rancissement et maintenir ainsi un goût acceptable. Le carthame est également utilisé à la place des graines de lin pour préparer un plat local appelé “fit-fit” (mélange de farine de lin, d’eau et d’épices avec du pain local), qui est souvent servi durant les périodes de jeûne.
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Description  
 Plante annuelle érigée atteignant 120 cm de haut ; système racinaire constitué d’une racine pivotante se ramifiant ensuite jusqu’à une profondeur atteignant 60 cm ; tige mince, érigée, glabre, vert grisâtre, souvent finement ramifiée dans sa partie supérieure. Feuilles alternes à presque opposées dans la partie basse de la tige, alternes au-dessus, simples et entières, sessiles, sans stipules ; limbe étroitement elliptique à linéaire ou lancéolé, jusqu’à 50 mm × 5(–8) mm, glabre, d’un vert moyennement mat, 3-nervé de la base à l’apex. Inflorescence : corymbe lâche, terminal, feuillé. Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères ; pédicelle érigé, de 1–3,5 cm de long ; sépales libres, largement ovales-elliptiques, de 5–10 mm × 2–5 mm, acuminés ; pétales libres, obovales, de 8–15 mm × 4–11 mm, base à onglet, bord légèrement denté, blancs à bleu pâle ou bleu violacé avec des nuances de rose ; étamines 5, unies à la base en un anneau glanduleux, partie libre de 2–6 mm de long ; styles 5, souvent courtement soudés entre eux à la base, de 2–3 mm de long, stigmates linéaires en massue, de 1–2 mm de long. Fruit : capsule sphérique de 7–10 mm de diamètre, 5-loculaire mais chaque loge souvent divisée par une cloison secondaire, renfermant jusqu’à 10 graines. Graines comprimées, de 6–10 mm × 2–3 mm, avec un bec indistinct d’environ 1 mm de long, jaune brillant à brun foncé. Plantule à germination épigée ; hypocotyle de 1,5–4 mm de long, épicotyle jusqu’à 1,5 mm de long ; cotylédons oblongs-elliptiques, de 6,5–14 mm de long, foliacés.
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Autres données botaniques  
 Le genre Linum comprend quelque 200 espèces. Linum usitatissimum est la seule espèce cultivée importante, bien que quelques espèces du genre présentent un intérêt ornemental. Linum usitatissimum est une espèce très variable, et pour tenter de classifier cette variabilité on a proposé de nombreux groupements subspécifiques. Deux groupes principaux sont évidents : les cultivars cultivés pour leurs graines et ceux cultivés pour leurs fibres. Il y a encore un troisième groupe de cultivars, cultivés à la fois pour leurs graines et pour leurs fibres. Dans les trois groupes, il existe de nombreux cultivars.
Des changements peuvent se produire dans l’ADN nucléaire de certains cultivars de lin en une seule génération, en raison de conditions écologiques spécifiques. Les caractéristiques modifiées concernent la hauteur des plantes, leur poids, le nombre de ramifications, et l’ADN nucléaire total. Ces changements ne se produisent pas au hasard ; on a montré au contraire qu’ils se produisent de manière répétée, et qu’ils se transmettent à la descendance.
Linum emirnense Bojer, plante herbacée vivace atteignant 30 cm de haut, et Linum betsiliense Baker, arbuste atteignant 2 m de haut, sont tous les deux endémiques de Madagascar et ont des tiges fibreuses. Le premier sert à la fabrication de coussins pour porter des récipients d’eau sur la tête, le second sert au tissage.
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Croissance et développement  
 En conditions tropicales, les graines germent et lèvent dans les 7–10 jours après le semis. Les premières feuilles véritables apparaissent dans les 2–3 jours après la levée. La croissance initiale est lente en conditions fraîches. La racine pivotante atteint 15 cm lorsque la tige a 3–4 cm de long. La racine pivotante, et également les racines latérales de certains cultivars dans des conditions de sol sec, peuvent descendre jusqu’à 1 m de profondeur. Le mode de ramification est une caractéristique du cultivar ; chez certains cultivars, par ex. d’Ethiopie, les ramifications se forment à l’aisselle des cotylédons ou des premières feuilles ; de nombreux cultivars de lin oléagineux se ramifient fortement à partir des nœuds supérieurs, tandis que les lins textiles se ramifient très peu.
Le lin textile est une plante de jours longs à réaction quantitative, tandis que le lin oléagineux est moins sensible au photopériodisme. Les fleurs s’ouvrent peu après l’aurore, et l’autofécondation est prédominante. La pollinisation se produit vers le milieu de la matinée. Un certain degré de fécondation croisée peut se produire en fonction des populations d’insectes tels que les abeilles. Les pétales tombent après la fécondation, cette chute étant complète vers le milieu de la journée. La longueur des tiges atteint son maximum peu après la floraison. La floraison est indéterminée, ce qui se traduit par une formation inégale des capsules et par suite une maturation irrégulière. A mesure que les capsules mûrissent, leur couleur vire au brun, tandis que celle des feuilles inférieures et de la tige vire au jaune. Les graines dans les capsules deviennent brun pâle, pleines et flexibles, ce qui indique un maximum de teneur en matière sèche. Leur maturité est atteinte lorsqu’elles sont libres et qu’on peut les entendre en secouant la capsule.
Les cultivars de lin oléagineux produisent une soixantaine de feuilles par plante, les cultivars de lin textile de l’ordre de 80. Le nombre de capsules par plante varie selon le génotype, la conduite de la culture et les conditions climatiques, mais normalement il est de 5–15 par plante. La durée de la culture du lin oléagineux est normalement de 100–180 jours, dont 40–60 jours du début de la floraison à la récolte. Pour le lin textile, la durée qui s’écoule du semis à la récolte est de 90–120 jours, et jusqu’à la maturité des graines de 140–200 jours.
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Ecologie  
 On peut obtenir un bon rendement en graines avec une gamme de températures de 10–30°C, une humidité relative à midi de 60–70%, et une pluviométrie de 150–200 mm répartie sur les 3 mois du cycle de végétation. Des températures de –6°C peuvent tuer la culture au stade du semis, et le gel peut aussi causer des dégâts au moment de la floraison et au stade des capsules vertes. Des conditions chaudes et sèches sont nécessaires depuis le début de la formation des capsules jusqu’à leur maturité pour le séchage et le battage des graines. Des pluies vers la maturité de la culture peuvent provoquer une floraison secondaire et par suite une maturité non uniforme. Des pluies abondantes et des vents forts peuvent provoquer la verse. En Ethiopie, on obtient des récoltes de graines acceptables à 1600–2800 m d’altitude. Sur le lin textile, des journées chaudes et sèches avant et durant la floraison peuvent provoquer une ramification des plantes et par suite des tiges plus courtes et plus ligneuses.
Les sols optimaux pour le lin sont des sols bien drainés mais avec une bonne rétention de l’eau et ayant une texture moyenne à lourde, tels que des limons argileux et des argiles limoneux. La couche arable doit être fine et ne pas avoir tendance à s’encroûter. Le lin ne vient pas bien sur des sols de pH inférieur à 5 ou supérieur à 7, et est sensible à la salure du sol.
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Multiplication et plantation  
 Le lin est multiplié par graines. Le poids de 1000 graines est de 4–13 g. En raison de la petitesse des graines et de la sensibilité des semis à la concurrence des adventices, un lit de semence finement préparé, exempt de mauvaises herbes et suffisamment humide est essentiel pour une bonne installation de la culture. On peut l’obtenir par un labour suivi d’un hersage ou par deux ou trois passages de charrue traditionnelle. Les graines peuvent être semées à la volée à la main et ensuite enfouies en traînant des ramilles d’arbres sur le champ. On peut aussi faire un disquage ou un hersage, mais il en résulte une profondeur inégale d’enfouissement des graines, et par suite une levée et une maturation irrégulières. C’est pourquoi le semis au semoir est préférable. La profondeur optimale de semis dépend du type de sol et de son degré d’humidité. Sur des sols lourds, une profondeur de 1,5 cm est généralement suffisante, tandis que sur des sols plus légers une profondeur de 2 cm réduit le risque de sécheresse. Sur des sols où se forme une croûte après une forte pluie, rendant la levée difficile, un léger hersage est recommandable. La dose de semence dépend du génotype, de la méthode de semis, des conditions d’humidité et de l’objectif de la production. Une dose de semences plus forte est recommandée pour le semis manuel et dans des conditions d’humidité élevée. Les recommandations pour le lin oléagineux varient de 17 kg/ha dans des conditions de faible pluviométrie à 55–90 kg/ha dans des conditions optimales d’approvisionnement en eau. En Ethiopie, des doses de 25 kg/ha sont optimales pour le lin oléagineux semé en lignes, avec un espacement des lignes de 20 cm et une densité d’environ 500 plantes/m² ; pour le semis à la volée, des doses de semences de 35–40 kg/ha sont recommandées. Pour le lin textile, une dose de semences de 80–110 kg est recommandée pour des conditions optimales en cas d’utilisation d’un semoir ; on recommande jusqu’à 150 kg/ha pour les cultures semées à la main. L’espacement entre les lignes pour le lin textile est de 6–15 cm avec une densité de 1800–3300 plantes/m². Les semences doivent être exemptes de graines de mauvaises herbes, de graines ridées ou malades, et de préférence traitées avec un fongicide.
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Gestion  
 Les jeunes plantes de lin ne supportent pas bien la concurrence des adventices, et un bon désherbage est nécessaire. On peut le réaliser par arrachage manuel à deux reprises (3 et 5 semaines après le semis) ou avec une gamme d’herbicides de pré- ou post-levée. En général, on pratique un labour précoce pour stimuler la germination des graines de mauvaises herbes, suivi d’un hersage superficiel avant le semis pour tuer les adventices. Un stress hydrique durant la floraison et le début de la formation des graines nuit au rendement et à la qualité des graines, et lorsque c’est possible une irrigation complémentaire est recommandée depuis l’apparition des boutons floraux jusqu’à la fin de la formation des graines. Une irrigation plus tardive risque de provoquer une floraison secondaire et un mûrissement inégal des graines. Le lin oléagineux et le lin textile requièrent des quantités relativement faibles d’éléments nutritifs, bien que leur absorption dépende du type de sol, du cultivar et des conditions climatiques. Des taux d’absorption typiques pour une culture de lin oléagineux ou de lin textile produisant 5–6 t de paille et 0,6–0,8 t de graines par ha sont approximativement les suivants : 50–75 kg N, 10–16 kg P, 40–60 kg K, 18–36 kg Ca et 8–11 kg Mg. En Ethiopie, les doses d’engrais recommandées pour le lin oléagineux sont de 23 kg N et 10 kg P par ha ; aux Etats-Unis, les recommandations moyennes sont de 50 kg N, 25 kg P et 50 kg K par ha.
Pour le lin textile, des doses élevées d’azote favorisent la verse, la ramification, la lignification des fibres et la réduction de l’épaisseur des parois des fibres. C’est pourquoi le lin textile ne reçoit jamais de fortes doses d’azote inorganique et répond bien à des apports fractionnés. Dans l’idéal, la culture doit tirer la plus grande partie de son azote de la matière organique du sol. Une ample disponibilité en P est requise pour obtenir de bons rendements en graines et des fibres de haute qualité, mais des doses excessives peuvent entraîner une diminution de la qualité des fibres. Un approvisionnement suffisant en K est essentiel tant pour le rendement en fibres que pour la qualité des graines. Les engrais organiques sont de préférence apportés à la culture précédente, du fait qu’un apport direct d’engrais organique peut favoriser la verse et provoquer une croissance irrégulière.
Une rotation des cultures est nécessaire pour réduire l’invasion des adventices et le développement de maladies, et pour améliorer la matière organique du sol. Le lin doit de préférence ne pas être cultivé sur un même sol plus qu’une fois tous les 5–6 ans, et le mieux est de le cultiver selon une rotation qui réduise l’invasion d’adventices. Il donne de bons résultats après des légumes secs, des céréales ou des pommes de terre.
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Maladies et ravageurs  
 Les principales maladies qui s’attaquent au lin, tant oléagineux que textile, sont causées par des champignons provenant du sol ou des graines, et elles peuvent en général être évitées par l’enrobage des graines, la rotation des cultures ou l’emploi de cultivars résistants aux maladies. Les principales maladies transmises par les graines sont l’anthracnose (Colletotrichum linicola), la pourriture grise (Botrytis cinerea), la septoriose (Septoria linicola, anamorphe Mycosphaerella linicola) et l’alternariose (Alternaria spp.). Les symptômes de ces maladies sont des lésions sur la tige ou les feuilles. Le brunissement et le bris de la tige forment un complexe de symptômes causés par le champignon transmis par graines Polyspora lini (synonyme : Aureobasidium lini, téléomorphe Discosphaerina fulvida). Une infection précoce entraîne le bris de la tige, tandis qu’une infection à un stade plus tardif provoque des lésions brunes allongées avec des bords violacés dans la partie supérieure de la tige, donnant aux parties très touchées une apparence brune. Les principales maladies transmises par le sol comprennent la pourriture de la tige (Sclerotinia sclerotiorum), le flétrissement (Fusarium oxysporum) et le desséchement (Pythium megalacanthum). Ces maladies attaquent le système racinaire ou la partie basse de la tige, causant soit la verse soit l’arrêt de la croissance, et la mort progressive de la plante à partir du sommet. Une autre maladie, la rouille (Melampsora lini), se caractérise par l’apparition de pustules rouge vif (urédospores) sur les parties aériennes de la plante, remplacées plus tard par des incrustations noires (téleutospores). Les spores sont transportées par les graines et sur des fragments de balle, et elles peuvent survivre jusqu’à deux ans dans le sol. Dans les zones infectées, il faut utiliser des cultivars résistants à la rouille. On peut aussi lutter contre la maladie par un enrobage des graines et une rotation des cultures de 3–4 ans. L’oïdium (Odium spp.) est aussi une maladie cryptogamique, et la lutte est analogue à celle contre la rouille. Une enquête récente a montré que le flétrissement, la septoriose et l’oïdium étaient les maladies les plus répandues en Ethiopie.
Le lin attire une large gamme de ravageurs, mais la plupart ne sont pas considérés comme d’importance économique. Certains, toutefois, peuvent causer de graves dégâts si on ne lutte pas contre eux : les vers gris (Agrotis sp.) rongent les jeunes tiges au niveau du sol ; les acariens à pattes rouges (Halotydeus destructor) sucent la sève des semis, ce qui a pour résultat une moindre vigueur et dans certains cas la mort des semis ; divers pucerons causent des dégâts en se nourrissant directement de la plante ou en transmettant des maladies ; les thrips suceurs peuvent retarder la croissance et tuer la plante ; en Europe surtout, les larves d’altises (Aphthona euphorbiae et Longitarsus parvulus) endommagent les racines tandis que les adultes se nourrissent des feuilles, de la tige et des graines ; au Canada, le puceron de la pomme de terre (Macrosiphum euphorbiae) a commencé à s’attaquer au lin dans les années 1990, tandis que les chenilles d’Heliothis spp. pénètrent dans les jeunes capsules et causent d’importants dégâts dans les cultures australiennes. On les combat soit par l’emploi d’insecticides soit en semant la culture à un moment de l’année qui se situe en dehors du cycle vital du ravageur.
Divers oiseaux peuvent se nourrir des jeunes plantes et enlever le bourgeon terminal, ce qui provoque le tallage et par la suite un manque d’uniformité dans la maturation et une diminution de rendement. On recommande des mesures de lutte contre les oiseaux telles qu’épouvantails, cordes vibrantes et canons à gaz, et une mise en place rapide de la culture.
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Récolte  
 Le moment optimal pour récolter la graine de lin est celui où les capsules sont totalement mûres et virent au brun. A ce stade, les graines font un bruit de crécelle dans leur capsule, tandis que la tige et les feuilles virent au jaune. La teneur en humidité des graines décroît jusqu’à 10–15%. En Ethiopie, la récolte se fait en grande partie à la main, en coupant les tiges à la faucille. Certains agriculteurs récoltent la graine de lin en arrachant les plantes, pour employer les tiges à faire des ustensiles tels que balais, paniers, etc. Le battage se fait manuellement en battant les capsules avec des bâtons, ou en les dépiquant avec des bœufs ou des chevaux sur une aire de battage bien préparée. Les graines sont ensuite séparées de la balle par vannage. En Amérique du Nord, les lins à graines à courte tige sont récoltés à la moissonneuse-batteuse lorsque la graine est suffisamment sèche (<10% d’humidité) ; dans des conditions plus humides, on coupe les plantes et on les andaine pour les sécher avant la battage.
Le moment optimal pour récolter le lin textile est lorsque les tiges feuillées sont jaune-vert et les capsules encore en cours de formation ; les fibres sont alors longues et souples. Le lin récolté trop tôt et encore vert produit des fibres fines et peu résistantes. A l’inverse, s’il est trop mûr et de couleur brune à brun foncé, il fournit une fibre cassante avec une forte proportion d’étoupe. Le lin textile est normalement récolté par arrachage plutôt que par coupe, afin de préserver l’entière longueur des fibres. L’arrachage se fait à la main ou avec des arracheuses mécaniques, qui arrachent le lin et le disposent sur le sol en andains. Les capsules peuvent être enlevées lors de l’arrachage, ou bien laissées sur la plante durant le rouissage et la mise en balles, et enlevées dans l’usine de traitement. Le battage des graines se fait en général concurremment avec le teillage des fibres. Le lin industriel et le lin à double fin sont souvent récoltés avec des moissonneuses-batteuses classiques afin d’éviter le coût d’un équipement spécialisé d’arrachage et de retournement.
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Rendements  
 Les rendements moyens mondiaux en graines de lin oléagineux dans la période 2004–2008 ont été de près de 0,9 t/ha par an. Dans les régions tempérées fraîches, on peut atteindre jusqu’à 2,0 t/ha avec des cultivars de cycle de 140–160 jours. Le potentiel de rendement des cultivars modernes de lin oléagineux est estimé à environ 3,0 t/ha. Le rendement moyen en graines en Ethiopie est de 0,7 t/ha, tandis que des cultivars améliorés avec de bonnes pratiques culturales ont fourni jusqu’à 2,5 t/ha dans des zones favorables, telles que Bek’oji dans le sud-est du pays. Au Kenya, on a obtenu des rendements jusqu’à 2,3 t/ha en culture expérimentale.
Les rendements moyens mondiaux en lin textile (fibres et étoupe) se sont accrus jusqu’à environ 1,5 t/ha par an ; les rendements les plus élevés sont rapportés en République tchèque (3,3 t/ha) et en Chine (2,9 t/ha). Dans des expérimentations en Australie, on a obtenu des rendements en tiges jusqu’à 8,8 t/ha, des rendements en fibres de 1,3–2,6 t/ha et des rendements en graines de 1,6–2,2 t/ha.
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Traitement après récolte  
 Le battage des graines de lin peut se faire environ deux semaines après la récolte si les conditions atmosphériques sont sèches et venteuses, sinon on sèche les plantes jusqu’à 30 jours au soleil. Les graines peuvent être entreposées pendant une longue période dans des récipients propres dans un lieu sec et bien aéré. L’humidité optimale des graines pour un entreposage de longue durée est de 9% ou moins. Jusqu’à présent, on n’a pas signalé de ravageurs des graines de lin entreposées en Ethiopie. Les méthodes traditionnelles d’extraction de l’huile consistent à faire bouillir les graines pilées et macérées dans l’eau et à écumer l’huile qui flotte en surface. L’extraction d’huile à petite échelle dans les zones rurales a été rendue plus efficace par l’introduction de presses à vis peu coûteuses, de conception analogue aux pressoirs horizontaux des grandes huileries, actionnées à la main ou par un petit moteur diesel ou électrique.
Pour la production de fibres, le rouissage se fait le plus couramment au champ par un procédé appelé “rouissage à la rosée”. La durée et l’uniformité de ce rouissage dépendent des conditions atmosphériques. Dans l’idéal, il faut que la récolte soit suivie par une alternance de périodes pluvieuses et sèches ; il faut une humidité suffisante pour rouir la paille, mais des pluies continues peuvent conduire à un rouissage excessif et une perte de qualité de la fibre. Pour améliorer l’uniformité du rouissage à la rosée, il est nécessaire de retourner la récolte 3–4 fois pour exposer le dessous. Lorsque le rouissage est terminé et que la récolte est sèche, on peut la botteler et l’entreposer. Il existe diverses méthodes de rouissage hors-champ qui sont plus rapides et procurent une plus grande uniformité de séparation, mais elles sont en général plus coûteuses. Les tiges séchées et rouies sont ensuite soumises au teillage ou “écangage”, qui consiste à les rouler ou à les plier pour séparer le cœur de la tige de l’écorce. Le cœur est ensuite éliminé. Les fibres libériennes séparées sont peignées ou “sérancées”, ce qui consiste à les faire passer dans une série de peignes de finesse croissante qui raclent et polissent les fibres. Les produits finaux sont le “lin sérancé”, prêt à être filé, et les “étoupes”, employées pour la fabrication de papier et pour d’autres applications industrielles.
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Ressources génétiques et sélection  
 Linum usitatissimum a été cultivé dans de nombreuses régions du monde, et est très variable. On lui reconnaît trois centres de diversité distincts : Méditerranée et Asie occidentale, Inde, et Ethiopie. D’importantes collections de ressources génétiques sont conservées dans les principaux pays producteurs : Biodiversity Conservation and Research Institute d’Addis Abeba en Ethiopie (3110 entrées) ; Institute of Crop Germplasm Research (CAAS) de Pékin en Chine (2556 entrées) ; Institute of Food and Oil Crops de Shijiazhuang en Chine (2165 entrées) ; la Banque de gènes de Suceava en Roumanie (4910 entrées), North Central Plant Introduction Station d’Ames (IA) aux Etats-Unis (2815 entrées). D’importantes collections sont conservées également dans d’autres pays d’Europe. Depuis le début des années 1980, une prospection et une caractérisation préliminaires de lin oléagineux sont en cours en Ethiopie au Holetta Research Center en collaboration avec le Biodiversity Conservation and Research Institute. Une analyse récente de la diversité génétique de 60 entrées éthiopiennes et exotiques par des méthodes morphologiques et moléculaires a révélé la présence d’une prodigieuse diversité génétique.
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Sélection  
 Les méthodes d’amélioration génétique sont celles appliquées aux espèces autogames. La plupart des cultivars de lin oléagineux et de lin textile actuellement cultivés sont des lignées pures créées par sélection généalogique après croisement (et rétrocroisement) de génotypes ayant des caractéristiques opposées. Les objectifs de la sélection pour le lin oléagineux portent en premier lieu sur le rendement en graines et sur la teneur en huile. La sélection pour la qualité des graines porte principalement sur la composition en acides gras, et a conduit à la mise au point en Australie et au Canada de cultivars à faible taux d’acide linolénique. Chez les cultivars créés à des fins non alimentaires, en revanche, le taux d’acide linolénique doit être élevé. La sélection pour la résistance aux maladies a conduit à des cultivars résistants à la fusariose et à la rouille. Le travail de sélection en Ethiopie s’est concentré sur l’amélioration de la résistance aux maladies, et tous les cultivars mis en circulation sont relativement résistants à la fusariose.
Parmi les cultivars bien connus de lin oléagineux, on peut citer : ‘AC-Emerson’ et ‘McDuff’ (Canada), ‘Verne 93’ (Etats-Unis) et les cultivars du type ‘Solin’ (à faible teneur en acide linolénique) ‘CDC gold’ et ‘2047’.
Parmi les cultivars utilisés en Ethiopie, on peut citer (avec l’année de diffusion) : ‘CI-1525’ et ‘CI-1652’ (1984) : maturation moyenne à tardive, bon rendement en graines, teneur en huile élevée, graines brunes, fleurs bleues, tolérant à la fusariose, à la septoriose et à l’oïdium ; ‘Chilalo’ (1992) : maturation moyenne à précoce, rendement élevé, teneur en huile moyenne, graines brunes, tolérant à la fusariose, à la septoriose et à l’oïdium ; ‘Belay-96’ (1996) : analogue à ‘Chilalo’ mais avec un rendement et une teneur en huile plus élevés ; ‘Berene’ (2001) : analogue à ‘Chilalo’ mais adapté aux altitudes moyennes à élevées et à plus forte teneur en huile ; ‘Tolle’ (2004) : maturité moyenne, fort rendement, teneur moyenne en huile, graines brun pâle, tolérant à la fusariose, à la septoriose et à l’oïdium.
Chez les lins textiles, les sélectionneurs privilégient la richesse en fibres (rapport entre le poids de fibres et le poids sec total de la tige) plutôt que le rendement en fibres, celui-ci étant fortement influencé par la conduite de la culture et par les facteurs écologiques. La qualité des fibres est particulièrement importante pour les lins à vocation textile. D’importants critères de sélection pour la qualité de la fibre sont l’homogénéité, le degré de lignification, la résistance, la finesse et l’absorption de l’eau. La sélection pour les lins à fibres industrielles peut privilégier la productivité plutôt que les caractères de qualité, étant donné la corrélation normalement négative entre ces deux caractères. D’importants efforts ont été faits par les sélectionneurs pour améliorer la résistance à la verse grâce à la raideur de la paille et à la teneur en fibres. Parmi les cultivars de lin textile importants, on peut citer : ‘Ariane’, ‘Viking’ et ‘Viola’ (France), ‘Svetoch’, ‘Alexim’ et ‘Lenok’ (Russie), ‘Heiya’, famille de cultivars en cours de création dans le nord-est de la Chine.
Diverses techniques de biotechnologie végétale trouvent des applications utiles en complément des techniques classiques d’amélioration des lins oléagineux et textiles, telles que la culture in vitro (explants, protoplastes, anthères, microspores), la sélection assistée par marqueurs moléculaires, la génomique et la transformation génétique.
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Perspectives  
 Après une longue période de stagnation de la production de lin textile et oléagineux, due principalement à la position dominante des fibres et des huiles siccatives synthétiques dérivées du pétrole, la demande de produits de cette espèce a crû rapidement depuis quelques années par suite de la tendance à privilégier les matières premières naturelles et non nuisibles pour l’environnement. Le lin oléagineux, d’autre part, apparaît depuis peu comme une source d’alicaments en raison de la large gamme de constituants biologiquement actifs présents dans ses graines, qui stimulent la santé et peuvent contribuer à prévenir d’importantes maladies chroniques. On s’attend dans un avenir proche à une expansion de la production mondiale de lin, tant oléagineux que textile, pour répondre à une demande croissante. Il existe dans les hautes terres d’Afrique de l’Est des conditions favorables pour une production rémunératrice de lin oléagineux.
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Références principales  
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Autres références  
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Afriref references  
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Sources de l’illustration  
 • Seegeler, C.J.P., 1983. Oil plants in Ethiopia, their taxonomy and agricultural significance. Agricultural Research Reports 921. Pudoc, Wageningen, Netherlands. 368 pp.
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Auteur(s)  
 
W. Adugna
Ethiopian Institute of Agricultural Research, Holetta Research Center, P.O. Box 2003, Addis Ababa, Ethiopia
Basé sur PROSEA 17: ‘Fibre plants’.


Editeurs  
 
M. Brink
PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
E.G. Achigan Dako
PROTA Network Office Africa, World Agroforestry Centre (ICRAF), P.O. Box 30677-00100, Nairobi, Kenya
Editeurs généraux  
 
R.H.M.J. Lemmens
PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
L.P.A. Oyen
PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Editeurs traduction française  
 
M. Chauvet
Bureau national de PROTA pour la France, Pl@ntNet, UMR AMAP, TA A-51/PS1, Boulevard de la Lironde, 34398 Montpellier Cédex 5, France
J.S. Siemonsma
PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Editeur des photos  
 
G.H. Schmelzer
PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article  
 Adugna, W., 2011. Linum usitatissimum L. [Internet] Fiche de PROTA4U. Brink, M. & Achigan-Dako, E.G. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>. Visité le .



Additional references  
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Medicinal use
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Food security



Linum usitatissimum
planté



Linum usitatissimum
1, port de la plante ; 2, jeune fruit ; 3, jeune fruit en section transversale ; 4, graines.
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